La traversée en communauté
Le Réveil
Je
me suis réveillé à l’aube de mes vingt ans, le courage dans les
pieds, la joie dans les mains, retrouver mes racines et libérer la
sève qui pousse en dedans, l’éveil de mon enfance disant la
promesse de demain, le passage de l’amour qui enchaîne à l’amour
indépendant. Avec peu d’argent et peu d’allant, mes pas
m’ont conduit dans une collectivité, une direction
voulue et imprévue. La non-violence, la cohérence et l’action
m’ont nourri, la communauté, l’agriculture et l’artisanat
comme intrus ; la surprise a éclairé ce qui était enfoui dans
le rêve éveillé d’une vie remplie et repue. Dans la danse, la
musique, le chant, entouré d’amis, le pain du partage, de la
solidarité et de la simplicité rompue ; de paix et de joie,
tout mon être fut rempli. Puis je me suis endormi en perdant mes
amis ; le poids de la mort révélé dans la séparation, comme
autant de trahisons, de déceptions et d’ennui. Le cercle étouffant
de l’histoire, du conflit et de la relation m’a mis dans
l’attente impuissante et flétrie ; conscient que seules la
créativité et la communication peuvent rompre le mélodrame et
l’apathie. Que ce n’est pas l’évasion, le contournement ou la
confrontation, mais la traversée dans le lâcher qui m’affranchit
de la peur et de l’inaction.
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