Quand il y a une crise, un flou, un blocage, mettre à jour sa ligne du temps puis descendre dans chaque étape jusqu’à être touché au plus profond de l’esprit. Chaque changement, à une des étapes, va impacter les niveaux au-dessous. En cas d’habitude, émotions ou de scénario de vie récurrents, changer d’histoire de vie puis redescendre les niveaux logiques.
Étape : la ligne du temps
Hypnose et ligne du temps
Vis-je dans le temps, tels les orientaux; associé à lui, le futur devant et le passé derrière? Ou bien à travers lui, tels les occidentaux; dissocié de lui, le futur à droite et le passé à gauche?
Afin de rendre ma ligne continue, sans gouffres, séquençages ou séparations, je peux soit agir sur le contenu, par ajouts ou modifications; soit me balader seul dans le futur et accompagné dans le passé. Une mise à jour décapante! Puis, en hypnose, remonter ou redescendre les niveaux; toujours plus loin dans le présent.
Niveau environnement
Un niveau peu profond; quasi dans l’instant présent. Avec qui, où, quand je m’interroge?
Étape comportement
Un niveau plus loin à l’intérieur. « Quoi » est la question à se poser.
Capacités
Comment je m’y prends? Un palier plus profond.
Étape croyances
Un plongeon dans mon histoire de vie. Qu’est-ce que je me dis? Pourquoi je bloque à ce niveau? Je cherche alors à descendre plus en avant pour le dépasser.
Niveau identité
Qui suis-je à cet endroit-là? Quelle est ma mission? Un accélérateur dans l’intériorité.
Trans-personnel
Vers quoi d’autre de plus grand? Quelle finalité.
Puis remonter chaque niveau avec la ressource révélée.
Une grille de lecture pour comprendre et analyser plein de situations différentes. Un voyage aux multiples possibilités.
Étape histoire de vie
hypnose et changement d’histoire de vie
Quand une émotion ou une sensation est récurrente (colère, tristesse, stress…) et s’apparente à un scénario de vie, ce protocole, sous hypnose ou non, peut aider à avancer. Les niveaux logiques complètent le changement.
Expériences
Recontacter l’émotion ou la sensation négative; ancrer cet instant. Puis remonter sa vie au plus loin; avant ses six ans (entre 0 et 7 ans, d’après les neurosciences, l’enfant a majoritairement des ondes tétra.) Il se peut que je retourne avant la conception, dans le transgénérationnel, père ou mère, ou dans une vie antérieure. Chercher plusieurs expériences où cette sensation était forte et leur donner un titre. Souvent, nous souffrons de ce que nous avons construit lors d’un trauma et c’est cette construction que nous reproduisons.
Ressource
Trouver une ressource positive, celle que j’aurai eu le plus besoin à ce moment-là (amour, sécurité…), et l’ancrer. Puis remonter le temps jusqu’au présent, à chaque expérience, avec cette ressource. Se projeter dans le futur pour vérifier le changement opéré.
Un bref aperçu de la psychopathologie dans le cadre de l’accompagnement par l’hypnose. Non pour traiter, mais pour évaluer, expliquer et renvoyer, si besoin, à un spécialiste.
Psychopathologie : perte d’équilibre
Une personne en équilibre psychique est à la fois souple, sensible et solide. Elle doute, assume sa responsabilité, sait se différencier de l’autre sans y fondre son désir. Elle respecte les lois sociales et s’adapte à la réalité en tenant compte d’autrui dans la relation. Quand elle n’est pas alignée et que la souffrance psychique se prolonge ou se répète, elle manifeste alors un symptôme, ne parvient pas à relativiser et décompense. Le symptôme a du sens, il protège d’un pire.
Le nouage
Quand les trois dimensions, le réel (l’imprévu), l’imaginaire (le factuel) et le symbolique (la compréhension) sont nouées, il y a équilibre. L’objet du désir se trouve au centre des nouages ; quand je le perds, je risque la dépression. C’est dans les mille premiers jours que la réalité et l’imaginaire se noue ; dans le système familial.
Le sens
Le conscient a une logique organisée en fonction du pire. L’inconscient, une logique organisée en fonction du meilleur. Je suis donc protégé par l’inconscient.
Psychopathologie : les courants
La thérapie cognitive et comportementale (TTC), la psychanalyse psychodynamique, la systémique (familiale), la thérapie humaniste (Gestalt et analyse transactionnelle) …
Psychopathologie juvénile
L’enfant ne peut pas se construire dans le rejet. Il y a quatre phases : la première enfance (la fusion), la deuxième enfance (le bon objet), l’adolescence (l’opposition) et l’adulescence. Jusqu’à l’adulescence (24-25 ans), la structure psychique n’est pas posée.
Petite enfance
De moins neuf mois à deux ans. L’enfant n’est pas sujet. Il a un lien inconditionnel avec ses parents ; il est tout puissant. Il n’a pas de genre et a trois fois plus de capacité cognitive qu’un adulte. C’est le temps des contes, pour développer les quatre émotions de base (peur, colère, tristesse et joie.)
Deuxième enfance
De trois-quatre ans à la puberté. L’enfant cherche à être le bon objet, de faire plaisir, pour rester dans l’amour. Pour qu’il lâche la toute puissance, ses parents ne doivent pas être dans la toute puissance ou trop devancer ses désirs. Il change de comportement s’il a quelque chose à gagner. C’est le temps des rituels, des règles et des sanctions symboliques. Il apprend la frustration et la bienveillance émotionnelle qui lui permet de lier ses émotions à ses besoins. En revanche, il redoute les débordements émotionnels.
Adolescence
L’adolescent doit pouvoir s’opposer en paix. Il est le bon objet pour lui-même et se fait plaisir. En s’opposant à l’enfant, il veut faire ce qu’il veut sans tenir compte de ses parents et sans se faire rejeter. Il a besoin de mettre du sens à ce qu’il fait. Il cherche sa singularité. Le laisser dire pour qu’il puisse se construire comme sujet tout en l’encourageant à être dans le principe de réalité.
L’adulescence
De dix-huit à vingt-cinq ans. C’est une phase de réminiscence de l’enfance et de maturité ; celle-ci évolue en fonction de la culture.
Les parents
Il y a une différence entre un géniteur, un papa et un père. De même entre une maman et une mère. La fonction du père c’est l’absence ; la fonction maternante est la présence.
Psychopathologie des névroses
La personnalité est un ensemble de comportements, pensées et affects qui déterminent le mode d’adaptation d’un individu à son milieu. C’est la synthèse des traits de caractère. Les troubles névrotiques ont un sens refoulé. Un sujet névrosé a un type de personnalité dominante qui dysfonctionne en état de stress ; son comportement change en fonction du cadre de référence affectif et professionnel. Après une décompression, il peut développer des troubles variés de type symptomatiques : de l’humeur (énergie), anxieux, psychotraumatiques(stress aigu), de stress post-traumatiques, d’adaptation, dissociatifs, somatoformes(psychosomatiques), de la conduite alimentaire, du sommeil, de dysfonctionnement sexuel, paraphiliques, disruptifs (provocateurs), addictifs ou neurocognitifs.
Psychopathologie des états limites et des psychoses
Le point commun est la psychorigidité. La personne fonctionne toujours pareil, quel que soit le cadre de référence. Le sujet a peur de perdre l’objet anaclitique (sa béquille relationnelle.)
États limites : trouble de la personnalité
Un trouble de la personnalité est un mode durable des conduites et de l’expérience vécue. Il est envahissant et rigide ; il apparaît à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Il se caractérise par sa stabilité dans le temps, le dénie de la réalité et de la culpabilité, la souffrance psychologique et l’altération du fonctionnement social. Tous les états limites ont une faille narcissique.
Psychose (schizophrénie) et psychoses
Les psychoses se caractérisent par des pensées confuses, des préoccupations bizarres, l’impression que d’autres personnes manipulent les pensées du sujet ou contrôlent les pensées des autres. Les sujets ne parviennent pas à rentrer dans le principe de réalité (errance) ; ils ont soit des idées délirantes, entendent des voix ou ont des visions de personnes ; soit une perte de l’expressivité émotionnelle ou corporelle et une diminution de la capacité à entreprendre des tâches. Leur pensée est désorganisée. Leur langage est sur le signifiant, non sur le signifié (il n’y a pas de lien entre les deux.) Les troubles apparaissent soit suite à un accident, des consommations de drogue, une déficience ou soit par hérédité.
La programmation neurolinguistique est une technique de changement et une pédagogie de communication qui travaille sur le neurologique et le psychologique. Elle cherche l’exception au problème, en partant de ce qui fonctionne déjà (les ressources) en faisant attention à l’écologie (le contexte) du système.
Programmation neurolinguistique et hypnose
La carte ou le modèle du monde
Chaque individu a son propre modèle du monde, sa propre carte pour se le représenter. Les pensées, les émotions, les comportements, gestes ou paroles de l’autre passent par mes filtres neurologiques, socio-culturels, personnels et mes mécanismes d’omission, généralisation ou distorsion du langage. À cela s’ajoute les biais cognitifs, notamment le biais de confirmation. Ma carte n’est pas pour autant mon territoire ; ni celle d’autrui. Alors je cherche à comprendre le modèle de mon interlocuteur en laissant pour un temps le mien de côté et, se faisant, je l’aide peut-être à agrandir sa représentation de la situation passée ou présente.
Programmation : le langage
Tel un iceberg, mon langage n’est que la partie émergée d’une structure plus profonde de communication ; le raccourci de mon vécu et la surface de mon expression. Au plus loin dans les abîmes, il s’appuie sur mon expérience. Ce que j’ai alors expérimenté dans le passé, ce que j’en ai ressenti à l’intérieur de moi qui reste ma référence, ce que je m’en suis dit ou représenté de façon complète : la structure profonde pleine de sous-modalités sensorielles. Questionner cette dernière peut me permettre de trouver l’exception au problème et d’activer ce qui fonctionne en moi pour avancer vers ce que je souhaite.
Le rapport
Le rapport dans la communication découle d’une attitude d’empathie basé sur l’écoute, la synchronisation auditive, physique ou verbale, même si je suis en désaccord sur le fond, et la reformulation. Quand je suis présent à l’autre, je nourris des liens de confiance.
Programmation : les stratégies
Mon comportement témoigne mon identité et répond à mes besoins profonds. Il contient aussi des stratégies. Elles sont des automatismes ou des scénarios de vie conscients ou inconscients ; des programmations neurolinguistiques, positives le plus souvent. Il peut être bon, parfois, de les déstabiliser pour créer de nouvelles stratégies quand celles-ci ne fonctionnent plus. Les macros stratégies sont conscientes et comportementales. Les micros stratégies de compétences, neutres ou de problèmes sont inconscientes et mentales ; elles sont stables et se jouent en quelques secondes. Les décoder permet de les ramener à la conscience et de faire des liens nécessaires au changement.
Les espaces
Pour réaliser un projet qui me tient à cœur mais que je sais pas comment entreprendre, je peux m’aménager des espaces temps. Le matin pour rêver sans retenu, tel un enfant, afin de projeter mes désirs avec liberté en images colorées. La journée pour réaliser et organiser, tel un adulte, mon rêve avec efficacité ; mettre en pratique mon projet. La soirée, tel un parent critique et soucieux de son environnement, pour évaluer avec lucidité comment améliorer ce que le rêve et l’action ont laissé de côté ; afin d’atteindre mon objectif.
Programmation : les niveaux
Quand le doute me prend ou que je suis bloqué dans mon élan, afin de retrouver la motivation, l’équilibre et mon dynamisme, j’avance avec hiérarchie sur les niveaux logiques en direction de mon objectif.
D’abord l’environnement ou le contexte, avec qui je veux le réaliser. Puis le comportement, ce qui se passe quand je le projette. Les capacités, comment je l’entreprends. Les croyances, pourquoi je n’y arrive pas. L’identité : qui le demande et ce qu’il veut. Et enfin le trans-personnel, vers quoi d’autre, de plus grand. Une fois gonflé d’énergie, je redescends chaque niveaux pour constater les changements.
Présupposés
La carte n’est pas le territoire.
L’esprit et le corps font partie d’un même système cybernétique.
Chacun possède toutes les ressources nécessaires pour effectuer tout changement désiré.
Il n’est pas possible de ne pas communiquer.
Tout comportement est généré par une intention positive.
À chaque moment, une personne fait le meilleur choix qu’elle peut.
Il n’y a pas d’erreur seulement du feed-back.
La signification de ta communication est déterminée par la réponse qu’elle déclenche en l’autre personne.
L’inconscient est un réservoir de ressources.
Ton attitude n’est pas ce que tu es, tu n’es pas ce que tu fais.
Nous créons nos cartes d’après nos expériences ; nous opérons ensuite dans le monde à partir de nos cartes.
À chaque instant, je suis responsable de ma carte du monde, de la manière dont je le dessine, l’utilise, le transforme.
Si ce que tu fais ne t’amène pas le résultat escompté, alors continue de modifier tes comportements jusqu’à ce que tu obtiennes le résultat désiré.
Une personne qui résiste est un indicateur précieux sur l’attitude de son interlocuteur.
Tout peut être modélisé et enseigné, si on le fractionne en sous parties suffisamment petites.
La confusion est la porte d’entrée à la réorganisation de tes perceptions.
Aucune réponse, expérience ou comportement n’a de sens en dehors de son contexte ; ils peuvent être une ressource ou une limitation en fonction de la manière de s’insérer avec le reste du système.
C’est l’élément le plus flexible dans un système qui régule et contrôle le système.
Il est plus aisé de se changer soi-même que te changer les autres.
Les trois mondes par les portes du temps pour emmener l’esprit au plus profond du corps. Alors un chemin est tracé entre la terre et le ciel, de la compréhension au moment présent, en une colonne de lumière.
les portes hypnotiques
Le futur
Y contacter l’idéal du moi. Un endroit où les besoins physiologiques, de sécurité et d’appartenance sont satisfaits Ce peut être un loisir ou le moment où mon objectif est atteint. La réussite ou l’accomplissement. Un réceptacle de ressentis. Goûter à l’émotion agréable de l’instant et l’ancrer dans le corps, tel le voilier se gonflant de voyage. Alors que le chemin de vie se profile plus loin vers l’horizon, laisser venir un objet ou un animal, un lieu ou une personne, symboles d’une ressource ou d’une difficulté, pour se lancer dans le changement. Un guide pour avancer.
Les trois monde : première porte
Une percée, une faille ou un pont. La traversée vers le deuxième monde.
Le présent
Il s’élargit en poussant les limites du possible. Un espace grossissant de tranquillité et de paix. Aussi large que l’univers des sens et de l’infini. Tandis qu’il s’y amplifie, la sécurité rassure et le corps se renforce autant qu’il se détend. Prendre le temps en pleine conscience. Le ressourcement s’enrichit de sensations et de compréhensions. Alors que la lucidité éclaire les sentiers intérieurs, l’inconscient se présente inopinément. Il a peut-être un message : une parole, un signe ou une image. Une boussole pour mettre le cap vers l’entre monde : le passage originel. Au-delà, le chaos ou l’harmonie. Chérir le moment présent.
Les trois mondes : deuxième porte
Par prudence ou courage, s’y engager ou non. Derrière le passage, une galaxie à explorer. Un troisième monde de mémoire ou d’amnésie ; un trauma ou une source de joie. La peur de la mort ou l’amour de la vie.
Le passé
Il fait partie de nous, par notre parcours ou notre lignée. Contacter une place sécurisante ; un souvenir heureux de notre enfance pour ressentir la présence rassurante ou aimante. Tout commence par un désir, une gestation et une naissance. Une généalogie. Laisser venir ce qui se présente, à cœur ouvert ou protégé. Une forme ou un son pour y ancrer le soulagement. Alors que le corps se renforce ou se couvre de réconfort, une boîte magique apparaît. À l’intérieur, le niveau le plus profond de l’esprit. Y placer ou y pendre le besoin positif du moment. Ainsi, une route entre les trois mondes, de l’esprit à l’instant présent, se trace dans l’être pour y être recontacter par nécessité.
Les trois mondes : un retour vers la réalité
Un chemin inverse, d’ancrage en ancrage ; une ligne de lumière entre l’intérieur et l’extérieur reliant le corps à l’esprit dans l’instant. Une échelle de connaissance. Quand je lâche un barreau pour me hisser vers la clarté, la confiance me transporte plus haut ou plus loin pour davantage de compréhension.
Vous êtes assis sur votre chaise, vous avez les jambes croisées et vous sentez un pied posé sur le sol, alors que vous entendez les bruits alentour, peut être, une détente commence à s’installer à l’intérieur de vous. Tandis que la détente fourmille dans vos membres, l’esprit écoute ma voix et le corps se relâche tranquillement. Il n’est pas nécessaire que l’esprit reste attentif pour que le corps profite pleinement de l’expérience et qu’il se… afin d’aller plus loin, non ?
La détente
Vous pouvez ressentir vos mains sur vos jambes, voir ce qui vient derrière vos paupières et pendant que vous écoutez le bruit de votre respiration, la détente remonte en vous comme la sève ou la transe des arbres au printemps. Vous pouvez commencer à la ressentir. Je me demande lequel des deux commence, entre le corps et l’esprit ? Souvent le corps résiste plus vite que l’esprit va plus lentement, ou le contraire, pour une meilleure compréhension de la transe, du relâchement de l’esprit qui court plus loin. Préférez-vous que la détente se poursuive par les mains ou la tête ? Continuez de laisser l’esprit écouter ma voix et le corps faire ce qui lui plaît pour y aller. Comme me le dit souvent un ami : « vas-y ! »
Le langage: la respiration
Vous ressentez votre respiration et, tandis que vous déglutissez, la transe… comme les vagues sur la plage. Sur l’inspire, elles y grandissent sur le sable, s’étire loin pour revenir sur l’expire vers la mer, loin vers l’horizon. Elles y reviennent lentement et se déversent sur le sable, s’étirent de plus en plus et retournent vers l’horizon. Comme l’esprit dans le corps à l’intérieur du niveau le plus profond de l’esprit. Alors que des images ou des formes en vous, la détente s’y étire de plus en plus loin, toujours plus profond, comme jamais la transe ne s’est encore rendue si loin. Je suis curieux de savoir si l’esprit y a rejoint le corps ou si c’est le corps qui accompagne l’esprit dans la …n’est-ce pas ? C’est quand la transe commence où ? Déjà elle voyage à l’intérieur de vous.
Un ami m’a raconté qu’une de ses connaissances aimait bien conter l’histoire de la brebis qui a choisi la vie. Tu sais, ces grands troupeaux destinés à la vente des agneaux. Une mère au milieu d’autres mères dans les vastes espaces des plateaux montagneux. Un quotidien rythmé par des longues sorties à brouter l’herbe et des retours à la bergerie. Que devenaient les petits ? Un jour, elle sent à nouveau pleine d’espérance ; de crainte aussi. Elle se dit : « et si je m’éloigne un peu pour après me cacher dans les épineux ? » Elle met son projet à exécution. Le troupeau est gros, le chien s’occupe d’autres consœurs et le berger est absent. De fait, il ne s’aperçoit de rien. Elle quitte le connu pour apprivoiser la solitude.
L’attente
Des jours, des semaines et des mois durant. Elle répond à un besoin de survie. Sa toison de laine la protège du froid ; la grande propriété où elle se refuge est libre de surveillance et pourvu en nourriture sauvage. Quelques promeneurs. Elle reste immobile dans sa cache naturelle. Avec d’autres animaux sauvages, aériens et terriens, elle y partage le silence ; avec les animaux domestiques, libres comme elle dans la vastitude des roches et des arbustes, elle y mange les lichens ou les baies.
La naissance
Puis vient le temps de la naissance. Deux beaux petits : un frère et une sœur. Ils restent auprès d’elle, de la tétée à la découverte. Des jours, des semaines durant. Ils trouvent un cabanon où ils se font discrets. La mère est sur le qui-vive, déterminée à voir ses petits grandir dans la sécurité. Un jour ils sont repérés. Des humains viennent les déloger. Alors la mère courre avec les agneaux dans la forêt. Puis elle revient dans le cabanon. Des jours et des semaines durant.
Panique
Elle finit par être attrapée. D’abord ses petits transportés elle ne sait où ; puis elle après s’être longtemps débattue. Tout est fini. Résignée, elle est transportée jusqu’à une ferme. Elle se débat à nouveau par volonté de survie. Un discret bêlement. Son instinct fait rebattre son cœur.
Dénouement
Devant elle, ses petits se précipitent sous ses mamelles laiteuses. La sécurité au prix de la liberté. Écouter son ressenti, y répondre pour toujours avancer et être réuni. Mère courage. Elle est maintenant la matriarche d’un nombreux troupeau où restent les agneaux.
Elijah vit en Transylvanie, en 1925. C’est lors d’une de ses prestations musicale qu’il commence une révolution en trois étapes qui opéreront sa transformation. Après avoir pris conscience du milieu juif auquel il appartient, du racisme et du nationalisme qui enveniment son pays, il se rebelle, revendiquant le droit d’exister, libre de tous préjugés. Alors qu’il se retrouve sans violon, Elijah subit le plus radical des changements : il devient son propre instrument, un klezmer qui fait de la musique avec le chant. Mais la révolution est aussi un cercle, Elijah doit revenir dans le village où tout a commencé.
À propos
Il fait un retour sur lui-même en trois mouvements : la prise de conscience de son identité, le combat pour sa dignité et la reconnaissance de son unicité. Il accomplit sa révolution dans un contexte nationaliste et xénophobe, il forme un grand cercle en chantant l’humour, en riant avec les larmes, en jouant l’amour, en dansant la vie.
Le klezmer écoute les mots qu’il ne comprend pas, il s’imprègne de la joie arrogante venue de l’orient. Son voisin, un homme d’une quarantaine d’années, lui tend une écuelle garnie de viande et de haricots. « Tu joues de la flûte comme si tout ton corps ne demandait qu’à rire et, pourtant, tu te retiens de pleurer ; alors laisse tes larmes sortir avec tes notes inspirées et ton rire rejoindre nos chants de liberté. Que le deuil noir mange ma mère si je mens, tu es un sacré bon musicien l’ami ! Comment te nommes-tu ? – Elijah. – Szabolcs, je suis l’un des fils de celui qu’on a enterré aujourd’hui, dit l’homme en se signant, je n’ai jamais entendu tant de sons sortir d’un si petit instrument. Tu as dû sacrément t’entraîner. – C’est mon métier, je suis klezmer.
Description
Cette fiction parle de voyage dans un pays que j’ai eu l’occasion de visiter, de musique que j’aime écouter, jouer et danser, de cultures pour lesquelles j’ai du respect. Le nationalisme naît quand l’identité est malade. Ce roman raconte l’histoire d’un homme qui retrouve l’estime de soi en s’acceptant tel qu’il est, en reconnaissant ses erreurs, en choisissant la voie de la créativité, afin de ne pas sombrer dans l’intégrisme et le fanatisme. Elle est écrite au présent, car la créativité s’exprime dans le moment présent. Chaque début de chapitre est Un aperçu des danses klezmers, avec les chants égrenés le long du récit, ils constituent une partie du patrimoine principalement yiddish. Il ne reste plus qu’à écouter la musique qui se glisse sous les pieds et qui chante par la voix.
Alors que sévit la Grande Guerre en Europe, un jeune Algonquin de treize ans doit entreprendre sa quête de vision. Cependant son père, homme-médecine, a d’autres projets. Il l’envoie en mission pour s’adresser à ceux qui menacent son peuple et pour que s’accomplissent les prophéties. Il doit pour cela faire un tambour, c’est en le battant qu’il trouvera sa destination. Commence alors un voyage initiatique et périlleux; dans les couleurs des quatre points cardinaux avec comme guide le chant du tambour.
À propos
Ce roman d’initiation relate le voyage d’un jeune garçon qui accomplit une mission. Celle d’aller battre le tambour avec des gens à la fois proches et lointains. Qu’ensemble ils puissent interpeler les autres, les Blancs, qui menacent l’équilibre des Premières Nations. Afin de les faire rentrer dans la roue de guérison, pour que s’accomplissent les prophéties. Il prend pour cela la route des couleurs des habitants de la terre, qui n’est pas exempte d’épreuves. Il y rencontre son esprit protecteur et sa destinée d’homme médecine.
Description
Le chant du tambour parle de la culture et de la spiritualité des Amérindiens, basées sur le respect.
Allongé sur le dos, Achack regardait le ciel où tournaient les planètes; à l’exception de l’étoile du nord qui restait fixe pour orienter son peuple. L’image d’Alsoomse hantait son esprit. Il se remémora son rêve, celui du tambour qui chantait la lune, la terre et la féminité. Il ne sut plus quoi penser. L’objet était presque prêt alors que son voyage n’avait pas encore commencé. Il rêvait sans arrêt sans qu’aucun animal ne vienne habiter ses visions. Lui fallait-il jeûner plus longtemps ? Le désespoir gagna le garçon. La percussion inachevée l’éloignait de ses responsabilités dans son clan; celui de son rêve lui faisait espérer l’union et la paternité. Dans son songe, l’instrument chantait l’amour. Alors il le battrait nuit et jour jusqu’à ce qu’il le conduise à celle qu’en tant qu’homme il devra aimer. Fermant les yeux, il se rendormit avec cette agréable et satisfaisante pensée.
Quêtes d’un jeune Mongol
Péripéties depuis le désert de Gobi, des contrées bouddhistes aux terres chamaniques.
Un jeune Mongol du désert de Gobi, Naranbaatar, neuf ans, doit quitter sa yourte pour aller à l’école en ville. Avec deux camarades, ils décident de fuir l’institution scolaire chinoise pour retrouver leurs familles. Un projet ambitieux qu’un chaman viendra bouleverser. Ainsi commence l’errance, beaucoup plus longue que les fugueurs l’auraient imaginée. D’épreuves en découvertes, elle leur permet de trouver leur voie annoncée par un chant.
À propos
La voie de l’errance est un roman d’aventures et initiatique. Il parle de la résistance de trois jeunes Mongols, un combat qui les conduit à choisir une longue et périlleuse route pour revenir chez eux. Leur opiniâtreté à retrouver leur liberté leur permet, au fil des rencontres et des événements, de trouver leur destinée.
Description
Ce roman parle aussi de respect, courage et humilité, des atouts pour avancer, permettre la transformation, trouver sa voie. Il parle un peu de la vision chamanique, son entrelacement dans l’univers bouddhiste, sa prégnance dans les montagnes de l’Asie.
Chevauchant chacun un maigre équin, les cavaliers suivaient le yak du Mustang sur les flancs himalayens de l’Himachal Pradesh, à quatre mille mètres de dénivelé. N’ayant pu se résoudre à revendre l’animal, les jeunes Mongols l’avaient mis à pâturer avec leurs chevaux dans les prés du monastère. Ils le donneraient à leurs accompagnateurs sitôt arrivés à la frontière de Mongolie. Les adolescents avaient gardé leur robe de moine, avec mission de la retirer à leur entrer dans la zone nord du Cachemire, contrôlée par le Pakistan. Quelle joie pour ces garçons que de voyager en compagnie du couple népalais, doux, patients et attentionnés ! Une aubaine alors qu’ils pensaient poursuivre seuls après leur séjour en monastère.
Quêtes d’un artiste
Une traversée au sein d’une communauté. Une aubade sur l’authenticité d’un chercheur de sens.
Laurent, le douzième d’une famille pauvre de marins bretons, rebelle à son éducation et extrêmement inhibé, aspire à vivre en communauté. Dans ce pays, il traverse les saisons de l’introspection, du dévouement, de la créativité, des actions et des découvertes, durant lesquelles il sort de sa réserve. Il se heurte toutefois à la dureté des relations mais aussi à leur riche originalité. Alors qu’il se découvre être un artiste fécond, il se lie à une personne dont il ne parvient plus à s’échapper.
À propos
Bien que ce roman relate mon expérience dans un petit pays, une culture chargée d’histoire et porteuse de nouveauté, elle est une pure fiction, tant pour les protagonistes que le lieu et évènements.
Description
Un écrit pour exprimer mon intériorité et remercier la source d’inspiration et d’improvisation qu’est la vie en communauté.
Voilà six mois que Laurent vivait en ce lieu, le seul rescapé de sa promotion. L’apprenti avait pris la place de son compatriote, Éric, parti en crachant un bras d’honneur et quelques injures à ne pas traduire. Cela avait troublé son successeur. Pourquoi les gens quittaient-ils si vite et si mécontents ce lieu ? Prolongeant sans cesse son séjour depuis la semaine accordée, personne ne lui avait encore demandé ses intentions. Le dragon avait remisé son feu, lui présentant désormais sa tête d’indulgence. Tant mieux. Il gardait encore les brûlures de son accueil cuisant, il préférait conserver ses poils qui poussaient comme les algues après la marée.
Quêtes d’amour
Au Moyen Âge en milieu soufi. Dans la cité des Califes et l’Iran, unecaravane jusqu’au porte de l’Extrême-Orient.
Au Moyen Âge, entre la Mésopotamie et l’Iran, deux jeunes gens se rencontrent au sein d’une caravane, alors perturbés par un méditant soufi obstruant le passage. Pour se marier, ils omettent de dévoiler leur appartenance à chacun des deux courants qui divisent l’Islam ; mais le secret est découvert. Afin de ne pas répudier Firuze, comme l’exigent les oncles de son épouse, Alim est contraint de fuir avec elle. La dignité de femme libre exige des sacrifices. Commence un chassé-croisé teinté d’attente et de malheur.
À propos
Cette fiction parle de pays, cultures et spiritualités que je ne connais pas, autrement que par le désir de goûter à leur source ; elle mentionne des conflits et guerres qui ont bouleversé des régions où ils demeurent encore aujourd’hui. Chaque entête de chapitre se situe dans le présent, bien qu’historique, en citant des poèmes soufis.
Ce roman conte la difficulté pour une femme de pouvoir librement choisir d’aimer.
Firuze laissa ses yeux effleurer les flots, deux iris ébène glissant sur un émail bleu céruléen et strié de vaguelettes sombres. Elle se remémora le cercle soufi fondé par Yazavi, dont les membres pleuraient alors son décès. Les femmes n’y étant pas admises, elle s’était tenue à l’écart pour écouter les chants des frères, certaine que sa place était dans une communauté mixte où elle vivrait avec son époux ; ou bien exclusivement féminine, s’il souhaitait poursuivre sa quête.